Index des philosophes et des principaux auteurs rencontres en théologie

Préambule : Cet index privilégie les auteurs qui rentrent dans la perspective des cours donnés ces années–ci au Boulevard Arago (donc aussi en France, pour des protestants, en Europe, etc). Tous ces auteurs ne sont pas des philosophes : on a essayé de camper au beau milieu de la « généalogie » des philosophes les figures rencontrées en histoire de la théologie. Par ailleurs il y a de grosses lacunes : pourquoi ne pas parler de Montesquieu, de E.Käsemann, ou de W.James ? Certaines devraient être comblées dans les prochaines versions de cet Index, si les lecteurs indulgents me viennent en aide, chacun pour sa part. Enfin il est inutile d’insister sur le caractère cavalier, immodeste et hâtif des notices, destinées à renvoyer le lecteur vers les œuvres elles-mêmes, et qui ne méritent pas qu’on s’y arrête.

Parmi les 150 et quelques auteurs de l’Index, une cinquantaine de PHILOSOPHES (ou penseurs déterminants pour l’histoire des idées philosophiques) sont désignés par le fait que leur notice est en majuscules. Ces auteurs devraient être connus ou reconnus sans hésitation. Les œuvres sont indiquées en italiques.

THALES de Milet (sage Grec 630–560 env.) Sa conception circulaire du monde aura une grande influence sur l’ensemble de la physique ionienne (Anaximandre,..), et sur les réformes athéniennes de Clisthène.

PARMENIDE (Ph.Grec 530–450 env.) Fragments d’un « poème » qui distingue la vérité (l’être est et le non–être n’est pas) et l’opinion (n’importe quel discours ou jugement). Peut être considéré comme le père de la philosophie.

SOCRATE (Ph.Grec 470–399) N’a rien écrit. Semble avoir pratiqué un dialogue sous l’exercice d’un interrogation qui brise tout discours. Sa mort est l’acte de naissance de la philosophie.

PLATON (Ph.Grec 427–347) COMPOSA DE NOMBREUX DIALOGUES, COMME LE PHEDRE ET LE PHÉDON (LA MORT COMME FIGURE DE L’IGNORANCE), LE SOPHISTE (LES « IDÉES » SONT MOINS MÉTAPHYSIQUES QUE MÉTALINGUISTIQUES), LE POLITIQUE (QUI N’EST PAS UN ORDRE PUR MAIS UN MIXTE D’ORDRE ET DE DÉSORDRE). « TOUTES LES PHILOSOPHIES NE SONT QUE DES NOTES EN BAS DE PAGE DE PLATON » (HEIDEGGER).

ARISTOTE (Ph.Grec 384–322) NOMBREUX TRAITÉS, DONT UNE LOGIQUE, UNE MÉTAPHYSIQUE, L’ETHIQUE A NICOMAQUE. SON PLURALISME COHÉRENT A FOURNI LE MODELE ET LES OUTILS DE TOUTE SYSTÉMATISATION RATIONNELLE (GENRE ESPECE, SUBSTANCE ACCIDENT, MATIERE FORME, PUISSANCE ACTE). EN ÉTHIQUE, LE RAPPORT DES MOYENS AUX FINS CONDUIT À CE QUI EST À SOI–MEME SA PROPRE FIN (LE BIEN=L’AUTARCIE). FUT LE MAÎTRE D’ALEXANDRE.

DIOGENE (Ph.Grec 404–323) N’a rien écrit. Type du philosophe « cynique ». Devant son tonneau, à Alexandre lui demandant ce qu’il voulait : »ôte–toi de mon soleil »!

PYRRHON (Ph.Grec 365–275 env.) Fondateur de l’école « sceptique », surtout connu par les « Hypotyposes pyrrhoniennes » du dernier sceptique de l’Antiquité, Sextus Empiricus (début IIIème siècle ap. JC).

ZENON (Ph.Grec 335–264 env.) FONDATEUR DE L’ÉCOLE « STOICIENNE », QUI EST UNE PRATIQUE INDIVIDUELLE DE LA VIE SAGE (DÉCOMPOSITION DU CORPS ET DU JUGEMENT) AU SEIN D’UNE INTELLIGENCE UNIVERSELLE.

ARCESILAS (Ph.Grec 315–240 env.) Chef de l’Académie (l’école platonicienne) qui était devenue très dogmatique, la refonde en style sceptique.

EPICURE (Ph.Grec 341–270) FONDATEUR DE L’ÉCOLE « EPICURIENNE », Où LA SAGESSE CONSISTE À SE CONTENTER D’UN BONHEUR À PORTÉE DE MAIN, LE PLAISIR RÉSIDANT DANS L’ABSENCE DE TROUBLES EXTÉRIEURS. CONNU PAR SES LETTRES ET MAXIMES ET PAR LE DE NATURA RERUM DE SON DISCIPLE LUCRECE (98–55).

CARNEADE (Ph.Grec 219–129) Pour ce chef de la Nouvelle Académie, très célèbre dans l’Antiquité, la sagesse consiste à ne rien affirmer. Cicéron (106–43) est pour l’essentiel son disciple.

PHILON D’Alexandrie (Th.Jud.–20+50 env.) Issu d’une famille aristocratique juive d’Egypte, il propose une synthèse entre le platonisme et la sagesse mosaïque.

JESUS (Th.Jud. 0–33 env.) N’a rien écrit. Semble avoir pratiqué un dialogue qui brise toute justification et place l’interlocuteur en position de responsabilité sous l’exigence du Royaume de Dieu. Sa mort est l’acte de naissance du Christianisme.

SENEQUE (Ph.Lat. ?+65) Conseiller et victime de l’empereur Néron, Sénèque concilie dans ses traités platonisme et cynisme, douceur sceptique et responsabilité stoïcienne. Le ton humain de ses Lettres à Lucilius a largement influencé Augustin et le Moyen–Age.

PAUL DE TARSE (Th.Jud. ?+64 env.) Dans ses Lettres (ou Epîtres), Paul de Tarse fonde le Christianisme sur la foi (la confiance qui bouscule les justifications) l’espérance (qui convertit le temps à l’agir et à l’attente) et l’amour (qui atteste l’unité universelle du corps divin à travers la disparité des membres). Son style introduit une forme inédite de subjectivité.

IGNACE D’Antioche (Th.Grec ?–113 env.) Un des premiers Pères de l’Eglise, a adressé à différentes communautés des Lettres.

PLUTARQUE (Ph.Grec 50–125) Plus courtois que logicien, ce platonicien (donc un peu sceptique) exalta le sentiment religieux (Vies Paralèlles).

MARC–AURELE (Ph.Lat. 121–180) CET EMPEREUR ROMAIN SUPEND LE TEMPS (ET LA DÉCADENCE DE L’EMPIRE). STOÏCIEN, SES PENSÉES RESPIRENT LE DÉTACHEMENT ET LA BIENVEILLANCE, ET ONT TOUJOURS ÉTÉ TRES LUES.

JUSTIN (Th.Grec. ?–165 env.) AVEC LUI, « LA PHILOSOPHIE PASSE AU CHRIST »: APOLOGIES. THÉOLOGIEN DE LA « RÉCAPITULATION », IL EST DÉCAPITÉ A ROME.

IRÉNÉE (Th.Grec. ?–180 env.) Venu d’Asie mineure, évêque de Lyon, il rédige une réfutation de la fausse gnose : Contre les hérésies. Sur les gnostiques, voir Nag hammadi,textes gnostiques aux origines du christianisme (supl. Cahier Evangile 58, Paris 87).

TERTULLIEN (Th.Lat. 160–225 env.) Apologète véhément (Contre les Valentiniens) et sévère dans ses prescriptions (Traité du baptême).

CLEMENT D’Alexandrie (Th.Alex. ?–215 env.) Grec converti, enseigne à Alexandrie une « gnose chrétienne »: Protreptique, Le Pédagogue.

ORIGENE (Th.Alex. 185–253 env.) Disciple et successeur du précédent à la tête de l’école d’Alexandrie, il intègre dans son Traité des principes le néoplatonisme au christianisme.

PLOTIN (Ph.Alex. 205–270) DANS SES ENNÉADES, LE PLUS GRAND AUTEUR NÉOPLATONICIEN EXPLIQUE LA POSSIBILITÉ DU MAL PAR LA MULTIPLICITÉ SENSIBLE, ET EXPOSE LA REMONTÉE DE L’AME VERS L’UN, QUI EST LE BIEN.

PORPHYRE (Ph.Grec 232–335 env.) Disciple du précédent à Rome, ses commentaires dont l’Isagoge sur les catégories d’Aristote ont structuré les débats médiévaux (querelle des universaux).

EUSEBE de Césarée (Th.Grec 260–340 env.) Père de l’Histoire ecclésiastique.

ATHANASE D’Alexandrie (Th.Alex.295–373 env.) Evêque d’Alexandrie, participa au Concile de Nicée (324) et lutta contre les ariens; Sur l’incarnation du verbe.

GREGOIRE de Naziance (Th.Grec 329–390 env.) Un des pères de la mystique byzantine, en Cappadoce.

BASILE de Césarée (Th.Grec 330–379 env.) Ami du précédent, venu de Cappadoce étudier à Athènes, il oppose à un usage spéculatif de la philosophie (Contre Eunome) un usage mystique (Traité du Saint–Esprit ).

GREGOIRE de Nysse (Th.Grec 335–394 env.) Frère du précédent, développe une méditation fondamentale sur la trinité (La vie de Moïse).

JEROME (Th.Lat. 347–420) Traducteur de la Bible en latin (Vulgate), il fonda plusieurs couvents. Lettres, Sur Jonas.

JEAN CHRYSOSTOME (Th.Grec 350–407 env.) Patriarche de Constantinople, eut des démêlés avec l’impératrice. Sur l’incompréhensibilité divine.

AUGUSTIN (Th.Lat.354–430) AU CARREFOUR DE TOUTES LES CONTROVERSES DE SON TEMPS, CE CONVERTI DU MANICHÉISME INTRODUIT DANS SES CONFESSIONS UN STYLE EXISTENTIEL ET UN ABANDON A LA GRACE QUI ONT EXERCÉ UNE IMMENSE INFLUENCE (LA CITE DE DIEU).

CYRILLE D’A (Th.Alex. 376–444 env.) Patriarche d’Alexandrie, s’opposa à Nestorius et affirma l’union des deux natures (Deux dialogues christologiques).

PROCLOS (Ph.Grec 412–485) Commentateur de Platon (Le Timée Paris 1966), sa monadologie diffère du néoplatonisme de Plotin en ce qu’elle introduit une infinité active dans les rapports de l’Un au multiple.

BOECE (Ph.Lat. 480–524 env.) Il introduit aux questions scolastiques en résumant le « savoir » grec (La consolation de la philosophie).

JEAN DAMASCENE (Th.Byz.?–749) SYNTHESE PARFAITE DE LA DIALECTIQUE BYZANTINE, SON SYSTEME UNE PHILOSOPHIE NOMINALISTE PAR UNE THÉOLOGIE EXISTENTIELLE (LA FOI ORTHODOXE).

SCOT ERIGENE (Th.Irland. IX s.) Maître de la renaissance carolingienne, sa méditation de la « Création » est une théologie négative (Homélies sur le prologue de Jean).

SYMEON (Th.Byz. 949–1022) Sa mystique, sans spéculation ni degrés, se déploie dans l’expérience théologique. Ses disciples, les hésychastes, au Mont Athos, chercheront les positions corporelles de la prière.

IBN SINA dit Avicenne (Ph.Iran. 980–1037) AVEC AL FARABI, IL DEVELOPPE UN NÉOPLATONISME ISLAMIQUE QUI EST AUSSI UNE ANGÉLOLOGIE.

ANSELME (Th.Ital. 1033–1109) Le Proslogion, où la foi est en quête de sa propre intelligibilité, inaugure la scolastique.

GHAZALI (Th.Iran. 1058–1111) CE GRAND PHILOSOPHE MONTRE L’AUTODESTRUCTION DES PHILOSOPHES DONT LE RÉSULTAT SERA DE BRISER LA DIALECTIQUE MUSULMANE EN DEUX BRANCHES, LA MYSTIQUE SOUFI ET L’INTERPRÉTATION JURIDIQUE DU CORAN.

ABELARD (Ph.Fr. 1079–1142) CÉLEBRE DAVANTAGE PAR SON EXISTENCE MOUVEMENTÉE QUE PAR SES OEUVRES, SES DISTINCTIONS (INTENTION–ACTE, CONCEPT–MOT) DEVELOPPENT LE NOMINALISME. ETONNANTE CORRESPONDANCE AVEC HÉLOISE.

BERNARD de C (Th.Fr. 1091–1153) Le censeur d’Abélard est en même temps le fondateur de l’abbaye de Clairvaux et un grand mystique : « Sermons sur le Cantique des Cantiques « (Oeuvres mystiques, et le De consideratione).

IBN RUCHD dit Averroes (Ph.Andal. 1126–1198) Il RÉFUTA GHAZALI DANS SA DESTRUCTION DE LA DESTRUCTION. AVEC LUI L’ARISTOTÉLISME MUSULMAN JETTE UN DERNIER ET BRILLANT ÉCLAT.

MAIMONIDE (Ph.Andal. 1135–1204) PHILOSOPHE UNIVERSEL EN MEME TEMPS QUE THÉOLOGIEN JUIF ANDALOU, MOISE MAIMONIDE RÉDIGEA ENTRE AUTRES UN GUIDE DES EGARÉS, SYNTHÈSE ENTRE L’ARISTOTÉLISME ET LA MYSTIQUE JUIVE.

THOMAS D’AQUIN (Th.Ital. 1225–1274) LA SOMME THÉOLOGIQUE EST LA GRANDE SYNTHESE ENTRE LE PLURALISME MÉTAPHYSIQUE D’ARISTOTE ET LA THÉOLOGIE CHRÉTIENNE, Où LA GRACE COURONNE LA NATURE. VOIR AUSSI LE CONTRA GENTILES.

J. de VORAGINE (Th.Ital. 1225–1298) La légende dorée.

ECKART (Th.All. 1260–1327) DOMINICAIN, IL FUT LE MAITRE DE LA MYSTIQUE RHÉNANE ET SA DIALECTIQUE EST UNE VOIE NÉGATIVE POUR ATTEINDRE EN DIEU L’UNION DE L’ETRE ET DU CONNAITRE.

GUILLAUME D’OCCAM (Ph.Brit. ?–1350 env.) FRANCISCAIN SÉVERE AU PAPE, SON NOMINALISME RIGOUREUX (IL NE FAUT PAS MULTIPLIER LES EXISTENCES EN VAIN) ANNONCE L’EMPIRISME ANGLAIS (PHILOSOPHICAL WRITINGS).

BARLAAM (Th.Byz. ?–1348) Pétri de philosophie grecque, ce moine accuse les hésychastes de matérialiser le divin ; la raison montre nos limites.

PALAMAS (Th.Byz. 1296–1359) Grégoire Palamas, dans ses Triades pour la défense des saints hésychastes, répond qu’on ne peut pas séparer l’intelligence du corps illuminé par la Grâce.

N.CABASILAS (Th.Byz. 1300–137O env.). La mystique hésychaste est tempérée chez lui par la simplicité de la présence de Dieu (Explication de la liturgie).

PLETHON (Ph.Byz. 1360–1450 env.) Ce juriste veut revenir à Platon dont toute la théologie n’est qu’une décadence. La « phratrie » qu’il fonda à Mistra et ses conférences à Florence sur La différence entre Aristote et Platon furent une pépinière des hommes et des idées de la Renaissance.

NICOLAS DE CUSE (Th.Ph. All.1401–1464) Sa très platonicienne Docta ignorantia, est en même temps une voie négative pour montrer l’unité des religions, et une préparation à la révolution cosmologique de G.Bruno et de Copernic.

VALLA L. (ph.it.1407-1457) Contre le pouvoir temporel des papes et l’aristotélisme médiéval, il prône le retour à Platon et à l’élagance du latin antique.

FICIN M. (ph.it. 1433-1499) Toscan et florentin, influencé par Pléthon, il fut le grand traducteur de Platon et le maître de l’école platonicienne.

LÉONARD DE VINCI (art.it. 1452-1519 Amboise). Artiste humaniste et savant ingénieux, il est le modèle de l’homme de la Renaissance.

SAVONAROLE (th.it. 1452-1498) prédicateur, il enflamma Florence, y tenta une révolution théocratique qui lui coûta l’excommunication et la mort.

PIC DE LA MIRANDOLE (ph.it. 1463-1494) Ayant appris le grec, l’hébreu, l’araméen, initié à la Cabbale, il tenta de montrer les liens entre les religions.

MACHIAVEL N. (Ph.Ital. 1469–1527) LOIN D’ETRE MACHIAVÉLIQUE, CET OBSERVATEUR FLORENTIN VEND LA MÈCHE ET MONTRE QUE LE PRINCE EST RENARD ET LION, MENSONGE ET VIOLENCE. LA SÉPARATION CHEZ LUI DU POLITIQUE ET DU RELIGIEUX EST VOISINE DE CELLE DES RÉFORMATEURS.

ERASME (Ph.Holl. 1466–1536) Ce voyageur fonde son humanisme (Institution du prince chrétien, dédié à Charles Quint) (Éloge de la folie, 1509, dédié à Th.More)sur la relativité des sagesses humaines et sur le libre–arbitre (Essai sur le libre arbitre, 1522, critiqué par Luther Traité du serf arbitre, 1525). Mort à Bâle.

BUDÉ G. (hum.fr 1467-1540) Le grand helléniste de la renaissance française fut aussi prévôt des marchands, fondateur de la bibliothèque et du collège de France.

DÜRER A. (art.all 1471-1528), peintre de la nef des fous 1494 et du premier autoportrait 1493, il fut par ses gravures le premier grand artiste à répandre son œuvre à l’âge de l’imprimerie.

COPERNIC N. (astr.pol. 1473-1543) Son De revolutionibus orbium coelestium déplace le centre du monde (héliocentrisme).

MICHEL ANGE (art.it. 1475-1564 Rome). Influencé par le néo-platonisme.

THOMAS MORE (Ph.Angl. 1478–1535) Conseiller et victime de Henri VIII, il fut l’ami d’Erasme et rédigea son Utopia, aussitôt célèbre.

LUTHER (Th.All. 1483–1546) PERE FONDATEUR DE LA RÉFORME, AUTOUR DE LA RÉFÉRENCE AUX SEULES ECRITURES ET DE LA JUSTIFICATION PAR LA SEULE FOI: VOIR SES 95 THESES SUR LES INDULGENCES (1517) ET SON PETIT CATÉCHISME (1529). LE TRAITÉ DE LA LIBERTÉ CHRÉTIENNE(1520) PERMET AUSSI DE MIEUX COMPRENDRE LEIBNIZ, KANT, NIETZSCHE..

RABELAIS (écr.fr 1483-1553) franciscain passé à la médecine, fut censuré par la Sorbonne pour son Pantagruel (1532) et son Gargantua (1534), et critiqué par Calvin (Traité des scandales).

ZWINGLI (Th.Suis. 1484–1531) Réformateur de Zurich. Brève exposition de la foi chrétienne (1528).

MÜNTZER (Th.All. 1489–1525) Chef de file de la « Réforme radicale » violente. On trouve ses Ecrits théologiques et politiques.

BUCER (Th.All. 1491–1551) Réformateur de Strasbourg. De regno Christi (1551).

IGNACE de LOYOLA (th.esp. 1491-1556) c’est en 1534 qu’il fait le vœu de fonder la Compagnie de Jésus (Exercices spirituels).

SIMONS (Th.Holl. 1496–1561) Chef de file de l’Anabaptisme pacifique.

CLÉMENT MAROT (poète fr. 1496-1544) élégant badinage et traducteur des psaumes

MELANCHTHON (Th.All. 1497–1560) Disciple et successeur de Luther à la tête de l’église luthérienne (son Loci communes, en 1521, est la première Dogmatique luthérienne); il rédigea en 1530 la Confession d’Augsbourg.

PALLADIO (arch.it 1508-1580) Sensible au site des constructions, il réinvente l’équilibre antique des vides et des pleins.

CALVIN (Th.Fr. 1509–1564) APRES DES ÉTUDES DE DROIT, IL PASSA À LA RÉFORME, RÉDIGEA L’INSTITUTION DE LA RELIGION CHRÉTIENNE (1536) ET DIVERSES CONFESSIONS ET CATÉCHISMES DE LA FOI RÉFORMÉE. IL RÉFORMA GENEVE. SES MAGNIFIQUES COMMENTAIRES BIBLIQUES METTENT EN OEUVRE L’INTERPRÉTATION COMME GRATITUDE ET COMME RESPONSABILITÉ.

PARÉ A. (art.fr 1509-1590) Chirurgien des rois, invente la ligature des vaisseaux. Traité des monstres et prodiges.

BERNARD PALISSY (art.fr.1510-1589) Céramiste de la reine, passionné de coquillage et de terres (il émet des hypothèses « évolutionnistes », il fut aussi un grand inventeur (Recepte véritable, Discours admirables).

KNOX (Th.Ecos. 1513–1572) Réformateur de l’Écosse. Sa Confessio Scotica (1559) est une confession de foi calviniste.

DU BELLAY (poète fr. 1522-1560), « Heureux qui comme Ulysse… » revient au monde ordinaire.

RONSARD (poète fr.1524-1585) Grand poète des amours.

BODIN (Ph.Fr. 1530–1596). Ce juriste s’intéresse a l’économie politique, et sa République propose la souveraineté comme rationalité : il faut bien qu’il y ait une instance qui donne les lois sans être elle–même soumise a aucune loi; pour Althusius (1557–1638) le peuple est cette instance.

MONTAIGNE (Ph.Fr. 1533–1592) LA MÉDITATION UN PEU SCEPTIQUE et parfois stoïque DES ESSAIS (GF) DE MONTAIGNE doit être lue de manière concomitante à Calvin, comme une autre réponse À la même question.

LA BOÉTIE (Ph.Fr. 1530- 1563) Ami de Montaigne, il écrivit en 1548 un Traité de la servitude volontaire qui analyse les ressorts de la tyrannie.

SERRES O. de (sav.Fr. 1539–1619) Son Théâtre de l’agriculture et ménage des champs est une belle figure de la “ renaissance évangélique ”.

GOCLENIUS (ph.all. 1547-1628) Sa métaphysique calviniste du fini incapable d’infini prépare Descartes (voir aussi Alsted 1588-1638 et Clauberg 1622-1665).

Giordano BRUNO (Ph.ital. 1548-1600) condamné à mort par l’Inquisition pour sa conception panthéiste de l’univers infini et de la pluralité des mondes.

AGRIPPA D’AUBIGNÉ (poète fr. 1552-1630) Ce poète épique nourri de Bible raconte la guerre civile (les Tragiques).

ARMINIUS (Th.Holl. 1560–1609) Théologien réformé, contestataire de la stricte doctrine de la prédestination.

F.BACON (Ph.Angl. 1561–1626) Son Novum Organum, où les faits sont classés sur une table d’absences, de présences et de variations concomitantes, est une méthode expérimentale pour « vaincre le monde en lui obéissant ».

GALILEE (Ph.et sav.Ital. 1564-1642) Sa mathématique expérimentale fonde la dynamique (mouvement pendulaire, chute des corps, balistique). Constructeur d’une lunette astronomique, il soutint les idées de Copernic.

W.SHAKESPEARE (1564-1616). Avec Platon, un des plus grands metteurs en scène des drames humains.

CAMPANELLA (th.it. 1568-1639) dominicain initié à la Kabbale, il proposa dans sa Cité du soleil un communisme intégral.

KEPLER (astr.all. 1571-1630) Vérifant mathématiquement l’hypothèse de Copernic, il explique la réfraction de la lumière.

BOEHME (Th.Ph.All.1575–1624) Prophète de l’illumination intérieure, ce mystique et théosophe luthérien annonce le piétisme (Mysterium magnum).

GROTIUS (Ph.Holl. 1583–1645) Son De jure bellis ac pacis est un traité de droit international qui fonde ce que l’on appelait alors le « droit des gens » (pour temps de guerre).

HOBBES (Ph.Angl. 1588–1679) PARTANT D’UNE ANTHROPOLOGIE DU LANGAGE Où L’HOMME CHERCHE TOUJOURS À SE COMPARER, IL FONDE LA POLITIQUE SUR LA PEUR. LE LÉVIATHAN ÉNONCE L’IDÉE QU’ « LOUP CENTRAL » QUI GARANTIT L’ORDRE EST UN MOINDRE MAL. C’EST LE FONDEMENT DE L’EMPIRISME ET DE L’ UTILITARISME EN POLITIQUE.

COMENIUS (ph.tchèque 1592-1670) Morave exilé et mort à Amsterdam, il chercha à penser la dissidence politique et la pédagogie (Le labyrinthe du monde et le paradis du cœur 1621).

DESCARTES (Ph.Fr. 1596–1650) IL N’A RIEN INVENTÉ MAIS IL A TOUT RECOMMENCÉ PAR SON DOUTE MÉTHODIQUE, ÉTABLISSANT SUR LA DUALITÉ SUJET–OBJET LES GRANDES PROBLÉMATIQUES DE LA MODERNITÉ : QUE LA PENSÉE (VOLONTÉ INFINIE ET ENTENDEMENT FINI –DISCOURS DE LA MÉTHODE) SOIT CLAIRE ET DISTINCTE, ET L’ÉTENDUE (FIGURES ET MOUVEMENTS) MATHÉMATISABLE.

AMYRAUT (Th.Fr.1596–1644) Théologien réformé, « révisioniste » sur le chapitre de la prédestination ; professeur à Saumur.

PASCAL (Th.Ph.Fr.1623–1662) POST–CARTÉSIEN, PASCAL TRANSGRESSE DE TOUS COTÉS UN ESPRIT DE GÉOMÉTRIE QUI ÉTOUFFE L’ESPRIT DE FINESSE, DANS LES SCIENCES (LE VIDE EXISTE), ET DANS LA FOI (LE DIEU D’ABRAHAM, ET NON CELUI DES PHILOSOPHES). VOIR SES PENSÉES.

SPINOZA (Ph.Jud.Holl.1632–1677) CARTÉSIEN « IMMODÉRÉ », SA PHILOSOPHIE EST UNE MÉDITATION DE LA VIE COMME DÉSIR D’ÊTRE, ET IL IDENTIFIE DIEU ET LE MONDE COMME « NATURE NATURANTE » ET « NATURE NATURÉE »; LE RÉEL EST RATIONNEL, ET EN DIEU LA VOLONTÉ EST IDENTIQUE À L’ENTENDEMENT (ETHIQUE); SON TRACTATUS THEOLOGICO–POLITICUS SÉPARE RELIGION ET POLITIQUE.

LOCKE (Ph.Angl.1632–1704) SON ESSAI SUR L’ENTENDEMENT HUMAIN EST UNE CRITIQUE EMPIRISTE DE LA THÉORIE CARTÉSIENNE DE LA CONNAISSANCE INNÉE : LES IDÉES SIMPLES VIENNENT DE L’EXPÉRIENCE. PERE DU LIBÉRALISME POLITIQUE ANGLAIS, IL INSISTE SUR LA PROPRIÉTÉ ET SUR LA TOLÉRANCE.

SPENER (Th.All.1635–1705) Fondateur du piétisme (Pia desideria, 1675), qui opposa à l’orthodoxie ecclésiale luthérienne la conversion des coeurs.

JURIEU (Th.Fr.1637–1713) Professeur à Sedan puis à Rotterdam. Célèbre par ses Lettres pastorales, envoyées à partir de 1685 aux protestants de France.

MALEBRANCHE (Ph.Fr. 1638–1715) ORATORIEN, PROCHE DE LA SPIRITUALITÉ AUGUSTINIENNE, IL EST ÉGALEMENT LE PREMIER A PROPOSER UNE THÉOLOGIE CARTÉSIENNE, Où DIEU EST LA SEULE VÉRITABLE CAUSE, ET Où EN DIEU SEUL EST VISIBLE L’INTELLIGIBILITÉ DU MONDE (TRAITÉ DE LA NATURE ET DE LA GRACE).

LEIBNIZ (Ph.All. 1646–1716) TOUR A TOUR JURISTE, MATHÉMATICIEN, THÉOLOGIEN, PHYSICIEN, BIBLIOTHÉCAIRE, DIPLOMATE, ETC., IL CHERCHE A CONCILIER EN UN SYSTEME DE « COMPOSSIBILITÉ » LA MULTIPLICITÉ INFINIE DES PERSPECTIVES SUR LE MONDE. CELA PEUT DONNER LE CALCUL DIFFÉRENTIEL, LA MONADOLOGIE, LES ESSAIS DE THÉODICÉE (CONTRE BAYLE), OU LES NX ESSAIS SUR L’ENTENDEMENT HUMAIN (CONTRE LOCKE).

BAYLE (Ph.Fr. 1647–1706) EXILÉ A ROTTERDAM APRES AVOIR ENSEIGNÉ A SEDAN, RÉDIGE EN 1785 UN GRAND TEXTE SUR LA TOLÉRANCE (COMMENTAIRE PHILOSOPHIQUE SUR CES PAROLES DE J.C. « CONTRAINS–LES D’ENTRER »), ET SURTOUT, A PARTIR DE 1695, UN DICTIONNAIRE HISTORIQUE ET CRITIQUE QUI FUT LA « BIBLE » DES PHILOSOPHES DU 18EME SIECLE.

OSTERVALD (Th.Suis.1663–1747) Catéchisme ou Instruction dans la Religion Chrétienne (1702).

HUME (Ph.Angl. 1711–1776) EMPIRISTE, SON TRAITÉ DE LA NATURE HUMAINE APPLIQUE LA MÉTHODE EXPÉRIMENTALE A L’INTELLIGENCE ET A LA MORALE, ET OPPOSE UN CERTAIN SCEPTICISME AU RATIONALISME DES CARTÉSIENS.

ROUSSEAU (Ph.Fr.1712–1778) EN PLEIN SIECLE DES LUMIERES, IL ÉLEVE UNE PROTESTATION VÉHÉMENTE CONTRE UN PROGRES DES SCIENCES ET DES ARTS QUI MÉPRISE LA MORALITÉ DU COEUR. SON CONTRAT SOCIAL DÉSIGNE LA CONDITION DE POSSIBILITÉ D’UNE SOCIÉTÉ LÉGITIME ET RAISONNABLE, OU LA VOLONTÉ SOUVERAINE NE S’ALIENE PAS DANS SA REPRÉSENTATION.

DIDEROT (Ph.Fr.1713–1784) Esprit curieux et expérimental, comme on le voit dans son Rêve de d’Alembert, ce rédacteur de l’Encyclopédie est en même temps un pamphlétaire, et son roman Jacques le fataliste et son maître est un jeu sur la liberté du lecteur.

KANT (Ph.All. 1724–1804) POUR ÉCHAPPER AU PIEGE DOGMATISME SCEPTICISME, IL SÉPARE L’EXPÉRIENCE OBJECTIVE, CHAMP DE LA CONNAISSANCE POSSIBLE (CRITIQUE DE LA RAISON PURE), ET LA LIBERTÉ SUBJECTIVE, CHAMP DE LA RESPONSABILITÉ ÉTHIQUE (CRIT.DE LA R. PRATIQUE). PUIS IL CHERCHE DANS LES JUGEMENTS ESTHÉTIQUE, TÉLÉOLOGIQUE, HISTORIQUE OU RELIGIEUX LES SIGNES DE L’UNITÉ DU MONDE SELON L’ESPÉRANCE (LA PHILOSOPHIE DE L’HISTOIRE).

FICHTE (Ph.All.1762–1814) Poussant dans ses extrêmes conséquences l' »idéalisme » kantien, il oppose le non–moi (objet) au moi dans une dialectique intersubjective de la liberté humaine transformant le monde (Fondements du droit naturel, 1796).

MAINE DE BIRAN (Ph.Fr. 1766–1824) L’originalité de ses travaux sur l’habitude, sur la Décomposition de la pensée et sur L’aperception immédiate, tient à ce qu’il cherche le sujet dans l’effort corporel auquel résiste la matière.

SCHLEIERMACHER (Ph. et Th.All. 1768–1834) Philologue de Platon et exégète du Nouveau Testament, il fonde l’herméneutique sur l’étude comparative de la forme écrite et la recherche de son « génie » spécifique (Discours sur la religion).

HEGEL (Ph.All.1770–1831) POUR ÉCHAPPER A LA SÉPARATION KANTIENNE ENTRE LA SUBJECTIVITÉ MORALE ET L’OBJECTIVITÉ EFFECTIVE, SA PHÉNOMÉNOLOGIE DE L’ESPRIT MONTRE COMMENT LE SUJET DEVIENT OBJET POUR SE RÉALISER (IL FAUT SE PERDRE POUR SE TROUVER), ET COMMENT LA VOLONTÉ DOIT SE REPRÉSENTER POUR S’EFFECTUER DANS DES OEUVRES. CETTE DIALECTIQUE DE L’HISTOIRE TRAVAILLÉE PAR LA NÉGATIVITÉ EST AUSSI UNE CHRISTOLOGIE.

SCHELLING (Ph.All.1775–1854) Philosophe romantique, il pense l' »unitotalité » de l’esprit et de la nature, sorte de gnose qui commande sa théorie de l’art et sa philosophie de la religion comme retour à l’Absolu (Philosophie et religion,1804).

SCHOPENHAUER (Ph.All. 1788–1860) RADICALISE LA SÉPARATION KANTIENNE ENTRE LE MONDE COMME VOLONTÉ ET COMME REPRÉSENTATION (1818); LE MEME VOULOIR–VIVRE S’OBJECTIVE DANS LES DIVERSES FORMES DE LA RÉALITÉ, ET LA CONNAISSANCE, L’ART, LA MORALE ET LA RELIGION, SONT DIVERSES MANIERES D’ÉCHAPPER A CE VOULOIR–VIVRE. LE STYLE DE SCHOPENHAUER A ÉDUQUÉ LA PENSÉE ALLEMANDE, DE NIETZSCHE À THOMAS MANN.

VINET (Th.Suis.1797–1847) Essai sur la manifestation des convictions religieuses et sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat (1842); Théologie pastorale.

COMTE (Ph.Fr.1798–1857) Ses Cours de philosophie positive proposent une classifIcation des sciences par ordre de complexification croissante et une histoire positiviste de l’humanité (états théologique, métaphysique, positif).

EMERSON (Ph amer,1803-1882) Fils d’un pasteur unitarien, Emerson est le père fondateur de la philosophie américaine (et ami de Thoreau qui se réfugia chez lui). Ses travaux prônent la confiance en soi contre le conformisme et la tradition stérile, le droit de rompre (contre l’esclavage), et une mystique proche de celle de Kierkegaard (Cercles). A beaucoup influencé Nietzsche.

FEUERBACH (Ph.All.1804–1872) Hégélien de « gauche », son Essence du Christianisme (1841) montre dans Dieu et dans ses attributs une aliénation de la nature humaine : l’anthropologie matérialiste est la clé de la théologie.

DARWIN (Sav.Angl. 1809–1882) Après son Voyage d’un naturaliste autour du monde(1839), il systématisa les thèses transformistes dans une perspective moins finaliste que mécaniste (De l’origine des espèces au moyen de la sélection naturelle, 1859).

RAVAISSON (1813–1900) Il n’a écrit qu’un livre, sa thèse de doctorat (quarante pages !) sur l’habitude, mais qui est couvre depuis les vues scientifiques les plus précises de son temps jusqu’à des considérations morales et métaphysiques fondamentales.

KIERKEGAARD (Ph.et Th.Dan. 1813–1855) RÉFLÉCHISSANT À LA REPRISE CONTRE LE SYSTEME HÉGÉLIEN, DÉFEND LA SINGULARITÉ DE L’EXISTENCE INDIVIDUELLE. POUSSÉ PAR L’IRONIE, LE DÉSESPOIR, L’ANGOISSE, IL CHERCHE EN VÉRITÉ “ QUI ” IL EST. MAIS CHERCHE À S’OUBLIER EN ADORANT (LES LYS DES CHAMPS ET LES OISEAUX DU CIEL). LES ETAPES SUR LE CHEMIN DE LA VIE (1845) CONDUISENT DE L’ESTHÉTIQUE À L’ÉTHIQUE AU RELIGIEUX. L’ANCÊTRE DES EXISTENTIALISMES.

MARX (Ph.All. 1818–1883) CRITIQUE DE L’ÉCONOMIE POLITIQUE ET PHILOSOPHE DU TRAVAILLEUR VIVANT (SEULE MARCHANDISE QUI DONNE PLUS DE VALEUR QU’ELLE N’EN REÇOIT ET ALIÉNÉ DANS LE CAPITAL QU’IL PRODUIT), IL ANALYSE DANS LE CAPITAL L’ÉVOLUTION DES RAPPORTS SOCIAUX VERS UNE « SOCIÉTÉ SANS CLASSE » SOUS LA PRESSION DES PROGRÈS TECHNIQUES.

BERSIER (Th.Fr.1831–1889) Sermons (7 vol.), Liturgie à l’usage des Eglises Réformées (1874).

DILTHEY (Ph.All. 1833–1911) IL OPPOSE À L’EXPLICATION POSITIVISTE DES SCIENCES DE LA NATURE LA COMPRÉHENSION HERMÉNEUTIQUE DES SCIENCES DE L’HISTOIRE ; AUTEUR DE LA THÉORIE DES CONCEPTIONS DU MONDE.

SABATIER (Th.Fr.1839–1901) Professeur à la Faculté du Bd.Arago, son Esquisse d’une philosophie de la religion propose une théorie néo–kantienne du « symbole ». Son opposition entre Les religions d’autorité et la religion de l’esprit influença Bergson.

WELLHAUSEN (Th.All.1844–1918) L’Examen du livre de Samuel étudie l’évolution du texte.

NIETZSCHE (Ph.All. 1844–1900) DÉNONCE LE NIHILISME DE LA VOLONTÉ DE VÉRITÉ, QUI DÉTRUITLE MONDE DES APPARENCES MAIS NE CHERCHE QUE LE NÉANT (GÉNÉALOGIE DE LA MORALE) ; PRÔNE UNE VOLONTÉ POÉTIQUE QUI AFFIRME SES VALEURS ET SON GAI SAVOIR DU MONDE ET DE LA VIE. FILS DE PASTEUR, SON AINSI PARLAIT ZARATHOUSTRA EST UNE MÉDITATION MÉTAPHORIQUE SUR LA « MORT » DE DIEU ET LA MÉTAMORPHOSE DES VALEURS.

HARNACK (Th.All.1851–1930) Etudes historiques et critiques de la littérature chrétienne primitive. L’essence du Christianisme (1900).

FREUD (Psych.Autr. 1856–1939) FONDATEUR DE LA PSYCHANALYSE, QUI EST UNE THÉRAPEUTIQUE PAR LA PAROLE AVANT D’ETRE UNE THÉORIE DE L’INCONSCIENT, ET QUI PERMET AU MALADE DE DIRE UN « SOUVENIR » JUSQUE LÀ INSOUTENABLE ET REFOULÉ. FREUD PROPOSE AINSI UNE INTERPRÉTATION DES NÉVROSES, DES RÊVES, SINON DE L’ART (CINQ LEÇONS SUR LA PSYCHANALYSE), ET DE LA RELIGION (MOÏSE ET LE MONOTHÉISME, TOTEM ET TABOU).

DURKHEIM (Sociol.Fr. 1858–1917) Fondateur de l’école française de sociologie positive, il pose l’existence de « faits sociaux » (Le suicide 1897), qui peuvent être des « représentations collectives » (Les formes élémentaires de la vie religieuse : le système totémique en Australie 1912).

SIMMEL (Ph et soc. All,1858-1918) Alliage original, sa sorte de néo-kantisme empirique brillamment les études plus lourdes de Dilthey. Ses études sociologiques sur le conflit, l’étranger, l’amour, l’argent, la coquetterie, la culture, sont des modèles de finesse.

BERGSON (Ph.Fr.1859–1941) Dans le sillage d’un Évolutionnisme où la vie est esprit, il oppose la durée organique au temps mécanique, et l’intuition fluide au concept (fait pour les solides); L’évolution créatrice, La pensée et le mouvant, Les deux sources de la morale et de la religion.

HUSSERL (Math. et Ph.All. 1859–1938) CHERCHE UN FONDEMENT SANS PRÉJUGÉ DE LA CONNAISSANCE DANS LA SUSPENSION DU JUGEMENT ET LA DESCRIPTION DE LA STRUCTURE D’INTENTIONNALITÉ DE LA CONSCIENCE (IDÉES DIRECTRICES POUR UNE PHÉNOMÉNOLOGIE, EXPÉRIENCE ET JUGEMENT). MAIS LA CRISE DES SCIENCES EUROPÉENNES OBLIGE L’HOMME À RECONNAÎTRE LE MONDE LANGAGIER DE LA VIE AUQUEL IL APPARTIENT, TOUJOURS DÉJA. SES DÉMARCHES ONT INFLUENCÉ TOUT LE XXÈME SIÈCLE.

WHITEHEAD (Ph. Math. et Th.Angl. 1861–1947) Après avoir publié, en collaboration avec B.Russell, les Principia mathematica, il s’écarta du positivisme logique et proposa une métaphysique du devenir, à l’origine de la process–théology (Le devenir de la religion, 1926, Procès et réalité)

GUNKEL (Th.All.1862–1932) Découvre le « contexte », la situation historique de La Genèse.

WEBER (Sociol.All.1864–1920) L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme montre le rapport entre l’éthique puritaine et la rationalisation économique, et que les “ idées ” ont des effets sociaux. Ses travaux sur Le savant et le politique distinguent éthique de responsabilité et éthique de conviction.

TROELTSCH (Th.All.1865–1922). Sociologue et Historien néo–kantien de la religion; passionnant par la tension en lui entre la distance et l’appartenance au phénomène étudié. L’absolu du Christianisme et l’histoire de la religion (1902), L’historisme et ses problèmes (1922).

W.MONOD (Th.Fr.1867–1943). Sur la terre (1902), Aux croyants et aux athées (1906), et son gigantesque Le problème du bien, en font un auteur spirituel et social.

RUSSELL (Ph.Angl.1872–1970) Logicien anglais, il fonda le positivisme logique, et ses Principia mathematica (1910) fondent un « calcul des propositions » vérifiables. Célèbre pour son antimilitarisme et ses volumineux écrits, pleins de bons sens, sur tous les sujets.

M.MAUSS (Anthrop.Fr.1873–1950) ÉTUDIANT LE PHÉNOMÈNE RELIGIEUX (LE SACRIFICE, LA MAGIE) COMME « FAIT SOCIAL TOTAL », SON « ESSAI SUR LE DON » (1932), OU IL MONTRE L’OBLIGATION À L’ÉCHANGE, EST A L’ORIGINE DE TRAVAUX AUSSI DIFFÉRENTS QUE CEUX DE BATAILLE OU DE LÉVI–STRAUSS. SOCIOLOGIE ET ANTHROPOLOGIE.

BERDIAEFF (Ph. et Th.Russe 1874–1948) Exilé en France après sa rupture avec le marxisme, il développa une eschatologie de la liberté (sociale et spirituelle); De la destination de l’homme (1935), Cinq méditations sur l’existence (1936).

JASPERS (Ph.All.1883–1969) Entre l’existentialisme chrétien et Nietzsche, il interprète dans les « chiffres » de la vie La situation spirituelle de notre époque. Résistant au nazisme, il fit une magnifique réflexion sur La culpabilité allemande.

BACHELARD (Ph.Fr.1884–1962) APRES AVOIR TRAVAILLÉ SUR LA FORMATION DE L’ESPRIT SCIENTIFIQUE, IL SE PENCHA VERS UNE POÉTIQUE DE L’ESPACE ET DE LA REVERIE, ET CHERCHA ENTRE SCIENCE ET POÉTIQUE LE RYTHME D’UNE DIALECTIQUE DE LA DURÉE.

BULTMANN (Th.All. 1884–1976) Cet historien et exégète du Nouveau Testament tente une démythologisation (c’est à dire aussi une dérationalisation) du texte, pour l’ouvrir à la fois à la critique historique, et à une lecture existentielle ; Jésus, Foi et compréhension.

E.BLOCH (Ph.All. 1885–1977) Exilé en 1933, ce socialiste passionné par l’histoire des utopies écrivit un livre sur T.Münzer, puis son important Principe espérance.

K.BARTH (Th.Suis. 1886–1968) Sa Dogmatique (résumée dans son Esquisse d’une dogmatique) développe les contenus de la prédication chrétienne à partir du postulat de la « seule Grâce », sous lequel la parole humaine devient une poétique du Royaume de Dieu. L’épître aux Romains, L’humanité de Dieu.

TILLICH (Ph. et Th.All. 1886–1965) Exilé en 1933, passionné par la situation culturelle dans laquelle le message chrétien est reçu, Tillich élabore dans sa Théologie systématique une corrélation question–réponse qui est aussi une théorie du symbole. Le courage d’être propose une éthique fondamentale.

WITTGENSTEIN (Ph.Autr. 1889–1950) « CE QU’ON NE PEUT DIRE, IL FAUT LE TAIRE »: APRÈS CETTE DERNIÈRE PHRASE DU TRACTATUS LOGICO–PHILOSOPHICUS (1918), QUI TIENT ENCORE À LA VÉRIFIABILITÉ POSITIVISTE DES PROPOSITIONS, WITTGENSTEIN CHERCHA PLUTÔT À EXAMINER LA MULTIPLICITÉ DES JEUX DE LANGAGES PAR LAQUELLE LES LANGUES NATURELLES DISENT L’ORDINAIRE (INVESTIGATIONS PHILOSOPHIQUES, 1945).

HEIDEGGER (Ph.All. 1889–1976) DANS ÊTRE ET TEMPS, IL PROPOSE UNE MÉDITATION SUR LA TEMPORALITÉ DE L’EXISTENCE Où L’ETRE EST EN RETRAIT, L’ABSENCE DE CE QUI EST. LES HUMAINS SE DÉTOURNENT DE LA MORT PAR LA RECHERCHE D’UNE IMPOSSIBLE MAÎTRISE TECHNIQUE DU MONDE, QUE SEULE LA PAROLE POÉTIQUE LES FAIT ENFIN HABITER; QU’APPELLE–T–ON PENSER ?, ACHEMINEMENT VERS LA PAROLE.

AUERBACH (Litter.All. 1892–1957) Exilé à Istanbul en 1935, y rédigea sa grande étude : Mimésis, la représentation de la réalité dans la littérature occidentale.

BENJAMIN (Ph jud-All, 1892–1940) Oscillant entre messianisme juif et marxisme critique, il a écrit sur le repli de la culture bourgeoise, sa difficulté à penser l’oeuvre d’art à l’époque de sa reproduction mécanique, et sur les césures de la narration historique. Ecrits français.

BATAILLE (ph.fr. 1897–1962). Sa Théorie de la religion montre le passage d’un équilibre des ressources et des dépenses à l’accumulation des forces en vue de leur croissance. dans La part maudite, L’érotisme, etc.,il explore les formes possibles de la dépense, de la transgression de l’ordre.

DUMEZIL (Ph.Fr. 1898–1986) Jupiter, Mars, Quirinus. Essai sur la conception indo– européenne de la société (1952).

GADAMER (PH.ALL. 1900–1998) DANS VERITE ET METHODE (1960), IL OPPOSE A LA DISTANCE DES METHODES OBJECTIVISANTES L’APPARTENANCE HERMENEUTIQUE A LA VERITE : IL FAUT PARTAGER L’INTERROGATION MEME AUQUELLE L’OEUVRE REPONDAIT.

CAVAILLES (Ph. et Math.Fr. 1903–1944). S’opposa à la réduction axiomatique des mathématiques (Sur la logique et la théorie de la connaissance). Exécuté par les nazis.

MOUNIER (Ph.Fr. 1905–1950) Dressé contre une chrétienté trop compromise avec le désordre établi, il fonde la revue Esprit et le mouvement personnaliste ; dans la clandestinité il rédige pendant la guerre L’affrontement chrétien.

SARTRE (Ph.Fr. 1905–1978) UTILISANT LA PHÉNOMÉNOLOGIE POUR DÉCRIRE LA SITUATION EXISTENTIELLE DE L’HOMME, L’ÊTRE ET LE NÉANT EST UNE ANALYSE DE LA LIBERTÉ HUMAINE QUI SE CONSTITUE PAR « NÉANTISATION », ARRACHEMENT A LA GLU DE CE QUI EST. CONNU AUSSI PAR SES ROMANS ET SES ENGAGEMENTS POLITIQUES.

LEVINAS (PH.FR. 1905–1995) SA PHENOMENOLOGIE, HANTEE PAR LE TEMPS ET PAR LE VISAGE D’AUTRUI COMME CE A QUOI M’OUVRE LE TEMPS, EST INTIMEMENT MELEE A LA TRADITION JUDAÏQUE (LECTURES TALMUDIQUES), (LE TEMPS ET L’AUTRE), (L’HUMANISME DE L’AUTRE HOMME). TOTALITE ET INFINI

BONHOEFFER (Th.All. 1906–1945) Protestant contre l’affadissement du Prix de la Grâce dans le luthéranisme officiel, il entra dans la résistance contre Hitler, rédigea en prison Résistance et soumission, et fut exécuté.

ARENDT (Ph jud-All,1906–1975) Elève de Heidegger chassée par les nazie, elle a étudié les origines du totalitarisme et la profonde crise d’autorité dont il est le symptôme, pour comprendre la condition de l’homme moderne, que la technique et l’idéologie de la vie chassent de la cité politique.

MERLEAU–PONTY (Ph.Fr. 1908–1961) PARTANT D’UNE PHÉNOMÉNOLOGIE DE LA PERCEPTION, IL ABOUTIT, DANS LE VISIBLE ET L’INVISIBLE, À UN SUJET CORPOREL ENLAÇÉ AU MONDE AUQUEL IL APPARTIENT, ET AUQUEL IL NE COÏNCIDE JAMAIS, DANS UNE DIFFÉRENCE IRRÉDUCTIBLE.

LÉVI–STRAUSS (Anthrop.Fr. 1908–) Après Tristes tropiques, il chercha à appliquer les principes de la linguistique à l’anthropologie et lança le structuralisme ; Les formes élémentaires de la parenté, La pensée sauvage.

CIORAN (Ph.Fr-Roum. 1911– 1995) Ce cynique (Précis de décomposition,1949) est d’abord un remarquable styliste de la langue française, et son Histoire et utopie (1960) est une importante critique de l’Europe et du communisme.

AUSTIN (Ph.angl. 1911–1960) Quand dire c’est faire (1962) lance la « pragmatique », et ouvre des vues d’une profonde originalité sur le langage ordinaire.

ELLUL (Jur. et Th.Fr. 1912–1994) La technique ou l’enjeu du siècle (1954), L’illusion politique (1965), l’Éthique de la liberté (1973–84), proposent une éthique de l’espérance.

RICOEUR (Ph.Fr. 1913-2005) PARTANT D’UNE PHILOSOPHIE DE LA VOLONTÉ DONT L’AFFIRMATION EST BRISÉE PAR LE MAL ET LE TEMPS, IL CHERCHE A INTERPRÉTER LE SUJET DANS SES VARIATIONS ET DANS SES OEUVRES; LA MÉTAPHORE VIVE, DU TEXTE A L’ACTION. LA TEMPORALITÉ DU SUJET PARLANT ET AGISSANT (TEMPS ET RÉCIT, SOI-MËME COMME UN AUTRE) STRUCTURE UNE POÉTIQUE QUI EST UNE ÉTHIQUE. CHERCHE À PENSER LE JUSTE, ET LA RECONNAISSANCE.

GRANGER (Ph.Fr. 1913–1993) Théoricien des modèles des sciences humaines et notamment du langage (Pensée formelle et sciences de l’homme), il a proposé un Essai d’une philosophie du style qui tente le mixage entre les points de vue de la structure et de la singularité.

LYOTARD (Ph.Fr. 1924–1998) Il étudie la condition post–moderne du savoir et de la légitimité, qui lui semble caractérisée par Le différend entre les diverses règles du jugement. L’inhumain est une méditation sur le temps, un plaidoyer pour l’art contre la maîtrise technique du développement.

MOLTMANN (Th.All. 1926-). Théologie de l’espérance (1964).

FOUCAULT (Ph.Fr.1926–1985) Depuis son Histoire de la folie jusqu’à son Histoire de la sexualité, il tente une archéologie des savoirs et des pouvoirs, et pointe les exclusions sur lesquelles se fonde la gestion de la modernité.

DELEUZE (Ph.Fr 1925-1995) Dans le sillage de Spinoza, Leibniz, Nietzsche, Bergson, Whitehead, il propose une philosophie de la vie comme désir et de la philosophie comme invention de concepts (Différence et répétition, L’Anti-Œdipe et Mille Plateaux)

CAVELL (Ph. Améric,1926– ) Parti des travaux de Austin sur le perlocutoire (les voix de la raison) et par un long détour par la culture ordinaire et le cinéma (Hollywood et la comédie du remariage), Cavell tente de rouvrir une tradition américaine plus ample que ce à quoi une philosophie analytique trop positiviste l’avait réduite. Qu’est-ce que la philosophie américaine ?

HABERMAS (Ph.All. 1929–). Sa critique des idéologies, à la suite de l’école de Francfort, l’a conduit à chercher les conditions d’une éthique de la communication à la hauteur de la complexité de nos sociétés, et capable d’en fonder la démocratie ; L’agir communicationnel, Le discours de la modernité.

HINTIKKA (Log.Finl. 1929- ) En introduisant la notion de « monde possible » comme ce qui est visé par une proposition, il place la question au centre d’une logique de la référence; Knowledge and belief.

DERRIDA (Ph.Fr 1930-2004) Déconstruisant les présupposés de la parole et du discours, il a écrit sur divers auteurs comme Husserl ou Rousseau (De la grammatologie, L’écriture et la différence), mais aussi sur des sujets touchant la politique et la religion (Politiques de l’amitié, Foi et savoir).

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